Célébration de Pâques à Ngunda et Kinzamba

Après la veillée pascale à Kinzamba, nous sommes allés à 7 h 30 célébrer à Ngunda, à 7 kms de là pour revenir célébrer le dimanche à Kinzamba où les chrétiens tenaient à avoir l’eucharistie à la place de la célébration de la Parole. Les deux villages sont de la paroisse de Lozo, dans le territoire de Gungu, diocèse d’Idiofa, dans la province du Kwilu.

Entre Kinzamba et Ngunda

Ngunda est l’un de ces villages ou communautés chrétiennes qui voient le prêtre rarement durant l’année. Ngunda, selon ma perception des choses, doit être un carrefour ou un village qui fédère les autres villages parce que le père Louis Sebreghts y avait construit une chapelle en matériaux durables comme à Kinzamba, à Musanga-Lubwe, à Munzombo et à Lozo.

Ce 20 avril 2025, c’est Pâques et le père Jean Poloto, curé de Lozo, y a fait précéder ou y a annoncé l’arrivée d’un prêtre pour la messe du matin de Pâques.

A Kinzamba, dans l’après-midi du 19 avril 2025, trois membres de cette communauté m’abordent pour connaître le programme de ma visite. Je leur dis que ce soir, je célèbre la veillée pascale avec eux à Kinzamba et que demain matin, je partirai pour la messe de Pâques à Ngunda.

C’est alors que les trois fidèles décrivent pour moi la communauté de Ngunda que j’irai découvrir le jour suivant.

« Ngunda est une petite communauté chrétienne, avec une faible participation de fidèles qui de temps en temps se joignent à nous pour les célébrations. Quand le curé ou le vicaire y va, c’est avec les membres de notre communauté qu’il se fait accompagner pour la chorale, les servants ou les joyeuses. Leur quête ne représente rien en termes de contribution au carburant pour le déplacement du prêtre. Nous vous conseillons de rester avec nous pour la messe du matin de Pâques au lieu d’aller à Ngunda », me dissuadaient-ils. Je leur ai dit qu’il ne m’appartenait pas de changer le programme reçu du curé et que s’ils voulaient ce changement, ils n’avaient qu’à demander à leur curé.

Au fond, ils voulaient avoir l’eucharistie à Kinzamba le matin de Pâques. J’ai trouvé leur intention bonne mais leur méthode tordue. J’ai enfin résolu de célébrer deux messes, la première à Ngunda et la deuxième à Kinzamba.

Le matin de Pâques à Ngunda

Le dimanche de Pâques, j’arrive à Ngunda. Ma visite m’a révélé une communauté constituée qui est consciente de son rôle et de sa mission.

Je suis arrivé à 8 h 32, la messe a commencé à 9 h 47. Et l’église ou la chapelle de Ngunda s’est remplie au cours de la célébration avec les fidèles qui arrivaient d’autres villages rattachés au poste de Ngunda.  La chorale de Ngunda, composée en grande partie de choristes féminins, a bien fait chanter et prier. Une messe animée avec une assemblée participative, dansante et chantante.

Deux femmes du matin de Pâques

Je garderai le souvenir de deux femmes qui ont retenu mon attention le dimanche de Pâques à Ngunda. Une certaine Florentine, dont j’ai oublié le nom, peut avoisiner les 80 ans. Elle est venue du village voisin. Nous l’avions passé en route alors qu’elle venait à notre rencontre pour la célébration du dimanche de Pâques. Lorsqu’elle va nous rejoindre, avec gentillesse, elle nous approchera pour déclarer : « J’ai appris l’arrivée du prêtre pour la messe de Pâques. Je me suis dit que je ne pouvais pas manquer. Malgré ma santé et mon mal de dos, j’ai décidé de venir à la messe pour que le prêtre prie sur moi et que je guérisse. » Et moi de lui répondre : « Très bien, nous t’avons vue en route mais nous n’avons pas su que tu venais à l’église. Oui, le Seigneur va te guérir ; entre dans l’église. »

La deuxième, c’est madame Séverine Kiwebe, directrice de l’école primaire et notable de la place.  Elle s’est impliquée dans l’organisation de la célébration eucharistique avec le catéchiste et les autres membres du conseil de la communauté chrétienne de Ngunda. Chez elle, la communauté a réservé l’accueil ou la réception du père et sa suite après la messe. Ayant une deuxième messe à Kinzamba, j’ai dû annuler la réception pour aller vite rejoindre les chrétiens de Kinzamba qui attendaient depuis 11 h 00, heure convenue pour le début de la messe du matin de Pâques. J’ai souhaité que nous portions la nourriture et la boisson à Kinzamba.  Ce qui a été fait avec une grande compréhension de la communauté de Ngunda.

A mes yeux, Florentine et Séverine ont été deux femmes courageuses à la manière de Marie Madeleine et les femmes du matin de Pâques qui ont annoncé la résurrection aux apôtres.

J’ai vu à Ngunda une communauté nouvelle, illuminée de la gloire de la résurrection, contraire à celle qu’avaient peinte les trois fidèles de Kinzamba qui tentaient de me dissuader. A Ngunda, Pâques 2025 a été célébrée avec joie.

Repas du jeudi saint 2025 entre Oblats à Lozo-Munene

Guillaume Muthunda

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*