
Editorial du Supérieur provincial, le père Joseph Ntumba, à l’issue de la réunion ordinaire du Conseil provincial tenue du 23 au 28 mars à Kinshasa, dans des conditions de distanciation requises en temps de coronavirus…
Hommes apostoliques, nous sommes des ministres de l’espérance. Gardon courage ! Ne perdons pas l’espoir ! L’humanité se désole, comme jamais elle ne l’a été depuis un siècle. Il y a eu des guerres ici et là, mais même les deux guerres mondiales n’ont pas été aussi « mondiales ».
La pandémie du coronavirus nous frappe tous aujourd’hui. Depuis novembre 2019 en Chine et jusqu’aujourd’hui en République démocratique du Congo, aucun pays et aucun individu ne peut se sentir invulnérable. Les nouvelles vraies ou fausses répandues notamment par les réseaux sociaux sèment la panique partout. Nous ne sommes pas insensibles. Certains parmi nous, Oblats de Marie Immaculée, sont plus inquiets que d’autres, ici ou là.
La pandémie du coronavirus qui sévit actuellement est bien le fruit de la mondialisation. Le sort de toute l’humanité semble lié dans l’espace et le temps. Aux quatre coins du monde, nous partageons les mêmes douleurs, et nous devons partager la même espérance dans le Christ ressuscité. La célébration de Pâques nous rappellera mieux que jamais la mort et la résurrection de Notre Seigneur comme gage de salut pour l’humanité.
Les Ephémérides rapportent que la peste noire de 1347–1352 a éliminé quelque 50 % de la population de l’Europe. En 1678, l’écrivain français Jean de La Fontaine a écrit la fable « Les animaux malades de la peste ». Un vers dit : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Voilà l’espérance pointer à l’horizon. Fils d’Eugène de Mazenod, nous sommes invités à propager l’évangile du salut. La Bonne Nouvelle comprend notamment la constance, le courage et la consolation dans les épreuves. Notre Saint Fondateur nous y invite : « Encourageons-nous les uns les autres, soyons unis et tout ira bien parce que nous accomplirons la volonté de Dieu. » (Lettre au P. Sumien, 2 mai 1823).
Eugène de Mazenod nous place dans la suite du Christ ressuscité et de tous les saints. Eugène de Mazenod nous a aussi placés dans l’obéissance au Magistère du pape et des évêques.
Depuis le début de la pandémie du coronavirus, le Saint-Père François a indiqué comment porter la croix en soi-même et comment encourager l’humanité à faire confiance en Dieu. Les exhortations du pape sont relayées autant par nos évêques. Et il faut remarquer combien, partout, les pasteurs de l’Eglise invitent les fidèles au civisme. Ce sont les chefs d’Etat et de gouvernement qui édictent les mesures pour vivre en communauté la crise sanitaire mondiale. Les restrictions concernent même l’exercice du culte religieux. Nous ne pourrons pas célébrer la Semaine Sainte 2020 comme nous l’aurions souhaité.
Le 24 mars, le président Félix Tshisekedi a décrété un état d’urgence pour la RDC. Que les Oblats du Congo s’y conforment et aident le peuple de Dieu à s’y conformer pour le salut, la santé de tous.
Mais par-dessus tout, ce que nous avons à offrir, c’est ce que personne d’autre que l’Eglise ne peut fournir : l’espérance dans la vie en Jésus ressuscité. N’oublions pas de prier avec ferveur dans nos communautés. Offrons le sacrifice de la messe pour les malades et les défunts.
P. Joseph Salvador NTUMBA MABOYI, omi