
Le père oblat congolais Lin Kiekie, curé de la paroisse Saints-Tite et Timothée, au Tchad, a baptisé un vieillard de 108 ans. Quelle merveille dans la vie missionnaire !
Aujourd’hui, vendredi 27/06/2025, dans le diocèse de Pala, paroisse saints Tite et Timothée, située dans le Mayo Kebbi Ouest au Tchad, sous-préfecture de Guelo ; nous avons fêté le Sacré cœur de Jésus. En cette occasion, un visage nous a surpris et émerveillé à la fois en périphérie, dans le village de Matanseung, sous-préfecture de Guelo. Dans la préface du Sacré Cœur de Jésus, nous lisions : « Dans son immense amour, quand il fut élevé sur la croix, il s’est lui-même offert pour nous ; et de son côté ouvert transpercé, laissant jaillir le sang et l’eau, il fit naître les sacrements de l’Eglise, pour que tous les hommes, attirés vers son cœur, viennent puiser la joie aux sources vives du salut. »

Comme ce fut aux 4e et 5e siècles, M. PATALET ELIE, né en 1917, païen depuis sa naissance, a demandé d’être baptisé pratiquement à l’article de la mort, mieux au soir de sa vie après avoir eu quelques rudiments accélérés sur les sacrements de l’initiation chrétienne. Visage ridé portant les stigmates des longues années passées sous le soleil accablant, aveugle, mais voyant avec les autres yeux, ceux de la foi ; le vétéran sursautait de joie au milieu des chants et des youyous de la foule en liesse. C’est Le Petit Prince qui disait avec raison ; « On ne voit bien qu’avec les yeux du cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».

En effet, l’essentiel pour le vieillard, c’est le passage de la nuit (mort) à l’aurore, un retour à la vie. Peu importe l’affaiblissement de son corps, devenu comme un enfant, il a compris mieux que le rabbin Nicodème, pétri de la science rabbinique, l’énigme de Jésus sur « renaître d’en Haut ». C’est le bain de la régénération pour son nouvel enfantement qui est la priorité. Ce retour à la lumière, mieux cette nouvelle naissance qui est pour lui le kairos ! Il a tout misé sur l’éternité. Oui, il a fait un choix radical. Consacrer sa vie au Seigneur, « son héritage ». Ce choix lui donne de vivre pleinement le reste de ses jours ; s’orientant ainsi avec certitude vers un avenir de bonheur et de joie infinis (Ps 15).

En dépit de son handicap ophtalmique, ses oreilles, comme une parabole, captaient la parole de Dieu, comprenaient toutes les questions dialogiques. Sa langue s’articulait pour renoncer à Satan et proclamait haut sa foi. Distinctement ! N’est-ce pas une merveille devant nos yeux, merveille par son âge qui nous plonge dans l’émerveillement ; dans le questionnement pour découvrir l’amour de Dieu ?

P. Lin KIEKIE Esaba Embu, O.M.I
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